Jolies buses
Par Saturne, j'ai vu deux jolies buses sur la route, une sur le bas-côté, une en haut d'un arbre, immobiles ; il pleuvait, dans un voile gris humide couvrant les formes, deux petits fantômes sages.
A l'aller, j'ai tapé la causette au rond-point de la piscine au Blanc, un quart de l'heure aimable et tranquille avec des Gilets Jaunes, décidés.
Plus loin, à Ruffec, la fouille des coffres des voitures, une grappe bleue de gendarmes, aimables et tranquilles, mouillés.
Au retour, la pluie plus intense et la route vide, jusqu'au Blanc. Dans la ville, la fouille des voitures encore, calme, rapide, humide. Sur la place Gasnier, le Téléthon, une pancarte, quelques pompiers, des jeunes en tee-shirts jaunes, trempés, motivés.
Après le viaduc, plus loin encore, après Bénavent, la sinueuse, la route la plus belle, sous la pluie. Grise. Les branches spectrales encadrant le silence et les phares, ectoplasmes vitreux, simples, innocents.
Samedi 8 décembre, c'est aussi l'anniversaire de mariage de mes parents, un autre temps, un absent. Pas de marquage. Juste le silence, un café à deux, et la sieste maternelle, paisible.
Marie HURTREL
8 décembre 2018