Balade, mon âme
Tout à l'heure, j'ai pris la route derrière ma maison, celle qui mène aux pommiers et leurs branches encore dénudées.
D'un pas vif, j'ai marché, contre le froid mordant mon visage, les yeux dans la beauté du paysage.
Deux fleurs de l'hiver ont dansé et se sont posées, un flocon dans le cou, un flocon sur ma joue, pincée, rosie du vent du soir venu figer la nature.
Le regard caressant ma montagne, j'ai chanté, dis les vers, au matin lus et venus d'un soleil que je ne connais pas, et la lumière a changé, et le temps s'est arrêté.
Le silence du monde s'est emparé, dans un pas, après un autre, feutré, léger dans l'espace sans air, l'impression de lune sur la terre et que tout va commencer.
Les rimes s'égrènent encore dans mon âme comme l'eau de source déverse la vie au pied de la véronique avant l'été.
L'onde fraîche puisée pour nourrir la graine, ce cœur dessiné, et appliquer le baume riche des larmes célestes.
Une fleur bleue pour mon âme endolorie, un pétale dans mes nuits trop claires, et le parfum de la terre après le baptême des nues.
© Marie Hurtrel 2009
Texte déposé - n°UGZ2691