Du mariage
Le mariage c'est le moment des illusions pour les deux partenaires.
C'est l'esclavage de la femme qui commence souvent, parfois celui de l'homme.
Le mariage c'est une fête où les gens viennent ripailler pour célébrer l'enterrement de la liberté et de la paix, car je suppose que si le couple décide de se marier c'est que tout va bien...
Mais monsieur rêve d'avoir le couvert sur la table et les cuisses ouvertes à disposition tous les soirs, et de s'en passer s'il le veut, alors c'est bien plus commode de se marier que d'entretenir une flamme de fiancé et les égards à l'oiseau en dehors de la cage et qu'en plus il faut peut-être aller chercher ou attendre qu'il décide de venir.
Madame, elle et son éducation aux émanations du rigorisme judéo-chrétien (totalement valable dans plein d'autres cultures, pas de jaloux pour enseigner des conneries), elle, pense que c'est une preuve d'amour d'accepter et de vouloir s'emprisonner soi-même, que c'est tout donner d'elle à lui, naïve production de l'éducation donc, sauf que lui n'en a aucunement envie : il veut le confort de la relation et l'assurance de ne pas passer son temps la queue basse et solitaire. Je caricature à peine. Et elle se dit prétentieusement que c'est gagné puisque la clé du lien magique vient de tourner et se bloquer. Ben non, gourdasse...
Sans parler des mariages pour accession à statut, là on s'en fout car aucun amour n'y entre ni même l'ombre d'un.
Ma réflexion peut sembler un peu raide, mais j'assume, le mariage pourrait être la bénédiction universelle de l'amour révélé, hélas j'ai rarement vu un mariage sans chaînes et sans utopies.
Et il en serait de même des couples de compagnons ou de compagnes, dans le cas d'homosexuels quand les pays ont ouvert leur fonctionnement à plus de justesse et de logique, mais j'aurais tendance à croire à davantage d'équilibre dans ces couples-là, puisque assumant leur vie face à nos sociétés coincées encore trop souvent, eux et elles exempts en partie du poids de nos chaînes éducatives troubles.
© Marie Hurtrel