Douleur en terre
Goutte à goutte sur mon sol craquelé
Les larmes du sang des rêves tombent
Sur la vie inoccupée des fleurs
Dansent les reflets de l’eau de l’heure morte dans ses yeux
C’est un chrême sur son front posé par les saisons
Une page déchirée à l’extrême oraison
C’est l’été perdu dans les pierres du chemin
Et le jour encombré d’incertitudes et d’amour
La nuit s’éteint comme la lune
Et demain s’est perdu dans ses mains
C’est dans l’essence du monde en fuite
Que je puise l’encre de ma détresse
Ô Mère
Immortelle pourquoi peux-tu mourir
Ô Terre
Intemporelle pourquoi comptes-tu les jours
Sous le feu de l’amer humain
De mes veines coulent les mots comme la lave
Et creusent les sillons de mon âme
Dans la glace des hiers crucifiés
Et le ventre vendu de la terre
Demain est-il une île
Ou un naufrage
Par les marées sur les ailes brisées
Noires comme les idées ignorées des enfants
Oubliées comme les blessures étrangères
Maudites comme les lettres interdites écrites sur son nom
Est-ce déraison d’enterrer les papillons
© Marie Hurtrel
15 janvier 2011