De la démarche des bien-pensants bien-pansus
Sur Facebook, je remonte deux liens régulièrement, celui du groupe de soutien à Xavier Mathieu, et celui du groupe défendant l'Art en refusant la censure d'une toile de maître par notre réseau préféré -s'il n'était préféré, qu'y ferions-nous ?- en l'occurrence l'origine du monde de Courbet.
Ces deux groupes là précisément, parce qu'il me semble que pistage-fichage-amalgame par prélèvement d'ADN et censure procède d'une même démarche : en vue de cadrage, formatage, décérébration, musellement. Démarche qui ne peut être déclenchée dans un intérêt humaniste mais généré par des intérêts individualistes.
Quand on apprend la honte, quand on inculque la honte d'être humain et qu'on définit l'injustice comme droit et comme visée à sens unique, il ne faut pas s'étonner que des esprits se pervertissent (de "altération", vers l'aliénation des autres. Asservissement).
M'enfin, les gens bien-pensants, et panses ventrues, ont bien de droit de vivre en paix leur démonstration d'images lisses et propres, n'est-ce pas ! Le cerveau gominé à souhait, le gel obstructeur de conscience bien séché sur la citrouille bouillie des faces ravalées de consumérisme benêt. La carotte gadgétisée, ou le gadget carottisé, selon "le sens de la visite"* -wouaf wouaf, il est des titres poétiques qui prennent une dimension inattendue soudain- l'indispensable (en tant que chose) inutile justifiant sans doute des tabous distribués au nom d'un respect de l'être humain et qui en fait spolie les capacités de raisonner par déviation du jugement individuel de ce qui peut être bien ou pas.
Fi du manichéisme du psychorigide, engrais au pied de l'individualisme et du consumérisme -mamelles du capitalisme dictatorial- et manipulation anesthésiante nécessaire à l'amputation des cerveaux, organes du désordre défini par l'ordre établi.
© Marie Hurtrel
* "Le sens de la visite" est le titre d'un livre de Michel Deguy, sorte d'abécédaire poétique qui "visite" le sens des mots, de la pensée de l'auteur.