De l’amour et de l’humain
L'amour est une ascension, une transcendance, mais il n'est ni simple à toucher ni donner par le simple fait de le nommer. Au final je crois qu'il n'existe que par le parcours qu'on tente de faire pour s'en approcher.
Il n'est pas simple d'aimer, et c'est pourtant si facile... incohérence ? contradictoire ? non, c'est facile d'aimer, de s'ouvrir à l'autre, et tellement compliqué d'être dans le don parfait, dans l'amour vrai détaché de l'attente, l'amour vrai qui est à sens unique, je veux dire que ce n'est pas vouloir être aimé, c'est faire la rencontre avec son propre esprit dans le regard porté sur l'autre, une extatique promesse faite à soi-même. Hélas, ou finalement tant mieux, nous ne sommes qu'humains emplis de doutes et d'attentes, et nous avons un si grand besoin de reconnaissance que nous confondons l'amour et le reflet de l'amour que nous essayons de lire dans le regard de l'autre.
Si aimer se dessinait seulement dans la perfection du divin, le chercherions-nous tant ?
Aimer, c'est se confronter à ses propres blessures, ses doutes, ses faiblesses -cela me ramène à une discussion ailleurs dans un autre lieu et sur ce sujet-là qui inonde nos avers et dévers et nous tient sur un fil-, tenter l'amour vrai et entier c'est comme tenter l'ascension du toit du monde alors qu'on ne sait même pas marcher encore sur le pauvre sol de la vallée... c'est ma réflexion, ma route, comme tout un chacun je cherche ce qu'est l'amour et ce pourquoi il est si important, et pourquoi il nous brise parfois, pourquoi au lieu de nous porter aux portes de l'empyrée il peut nous envoyer humer les fumées de l'enfer...
Qu'est-ce aimer... l'amour qui n'attend rien, l'amour des saints, n'est pas accessible sur un envol d'espoir, mais l'amour parfait existe, peu le touche, tous le cherchent au final sans même s'en rendre compte. Et nous savons si bien l'abîmer en le dénommant, en le considérant trop par rapport à soi-même et des attentes inutiles et injustifiées, et moi la première.
J'ai aimé souvent, j'ai été aimée, je crois, et j'aime encore, peut-être, mais sur la paroi glissante qui mène à la paix de l'amour ultime, les mains cherchent où s'accrocher alors que c'est de la fiance dont on a besoin. Elle seule qui nous donne les ailes et la légèreté d'être dans l'accueil et le don.
Tout l'amour du monde, je vous le souhaite à tous.
© Marie Hurtrel