Lettre féministe
Lettre féministe.
L'anarchisme n'est pas faire tout et n'importe quoi, l'anarchisme n'est ni fondation d'un bordel, ni d'un suicide -qu'il soit social ou par image autolyse- ni d'une vaste dépression sur la planète Confusion. Et nier un fait ou une action comme anarchiste et/ou féministe parce que on refuse de faire ceci ou cela procède soit d'une sottise, soit d'un intérêt.
Je ne vais pas revenir sur l'anarchie, dont nous connaissons la philosophie et l'idée politique, mais je vais dire deux mots du féminisme, ça pourrait éviter d’entendre d'immenses âneries et si je peux dévisser quelques uns des boulons sexistes et machistes ce sera déjà bien. N'est-ce pas ? Parce que quoi qu’on dise, beaucoup ont des boulons de cet ordre discriminatoire. Et puis, c'est toujours bien d'être critiqué, cela amène à réflexion, cela creuse la pensée et fait avancer, c'est pour tout le monde ainsi.
Être féministe n'est pas être sans murs, à l'instar de l'anarchisme (pour ce fallait-il que j’engage cette lettre en posant l’anarchisme), ce n'est pas être débauchée (chacun définissant sa "bauche" bien évidement…), ce n'est pas faire tout et n'importe quoi et encore moins ce qu'on n'a pas envie de faire et qui nous semble nocif pour soi et les autres. C'est tout le contraire que faire ce qui est nocif !
Les hommes "intéressés" se servent souvent de distorsions d'étiquettes féministes pour arriver à leur fin dans l'intention de couper la discussion (si tant est qu'il y ait eu une discussion) en pensant renvoyer dans ses retranchements une femme qui affirmerait ses avis et ses choix et son féminisme. Quand tous les hommes cesseront de prendre les femmes pour des cons (dans les deux aspects du terme, pfuiiii oui, là je tape) ils démontreront qu'ils ont un esprit ouvert, humain, et on pourra alors envisager qu'ils puissent être aussi aimants, empathiques. Heureusement je connais des hommes ainsi, des Hommes qui n'écoutent pas l'individualisme sexué et qui ont scié au pied la crainte de la chute d’un empire qu'ils ne reconnaissent pas de fait, eux.
Être féministe c'est avant tout être. Femme ou Homme, Humain majuscule, et si ce mot en isme sexue le message, c'est pour ouvrir fenêtres et portes et faire entrer un peu d'air altruiste dans cette bastille du sexe justement et non pas pour imposer l'idée de matriarcat de vengeance d'un côté et de l'autre produire une abnégation soufflée par sentence.
Être une femme qui dit ce qu'elle pense, qui définit et défend sa façon de penser et le être, agir, refuser, accepter, c'est choisir en pleine liberté ses routes bonnes, ou mauvaises car être féministe ne supprime pas le droit à l'erreur, bien au contraire ça le redonne ! Le féminisme est affirmer son humanité dans tout ce que suppose ce mot.
(iste, isme, ne sont pas tous des intégr-ismes auto-centrés, les ismes ne tiennent pas tous d'armes incontrôlables, je me méfie des anti-ismes autant que des pro-ismes, le mot a sa définition et s'en contente, l'interprétation orientée discrimine et préjuge à tout va)
© Marie Hurtrel
27 novembre 2010