Noël au bal con

On s'en remet une couche, à la pause insatisfaite dorée au feu des guirlandes nucléaires. On s'en remet une part, des bûches sans embûches ? Veulent-ils ? Mettez-vous à la table du rêve, c'est un ordre ; ils veulent que vous rêviez afin de cesser la cesse... que vous brisiez vous-même votre résistance en reprenant une goûte du bouillon des onze heures concocté soigneusement dans les cuisines infernales d'un système à la dérive qui ne sait plus trop comment faire avaler ses mensonges, même en hiver. 

Noël au bal conNoël au bal con, pas que aux tisons, dirait-on. Pas qu'à attiser un feu simple et griller les quelques châtaignes restantes d'une année révoltée. Noël au bal des vents pires que ceux naturels d'un climat en colère. L'ouragan ne vient pas du nombre, il dévaste ce que défend le nombre, puisant sa puissance toxique dans l'intérêt et l'indifférence afin de ruiner ce qu'il reste de solide dans la route humaine. Mais, le nombre gronde comme un magma impatient... même en hiver.

Viendra-t-il le temps de la table renversée ? De la rivière reprenant son cours, viendra-t-il le tant et tant au juste secours ?

On ne va pas faire les dindes, il y a déjà trop de dindons et la farce est amère où le fou est le roi en son mépris poisseux. Avez-vous fait le tour des cimetières ? Entre les tombes, là, la folle herbe souvent pointe sa verdure et le ciel ; même en hiver. 

Même en hiver comme en printemps, comme une affaire de Réveillon, souvenez-vous de l'Histoire et les cris au-delà.

Bonne soupe quand même.

Marie HURTREL