A 2016
Pensez bien que c'était hier demain et que la suite sera ce que nous en ferons.
Pourquoi souhaiter mieux si tout reste en l'état en le recouvrant seulement d'une mince couche de peinture fraîche ?
Connaissez-vous ces travaux qui ne sont que maquillages ?
Ne préféreriez-vous pas refaire des fondations en empilant des gravats propres, c'est-à-dire triés pour ne garder que les pierres solides, les graviers solidaires et le sable tenace avant de monter de nouveaux murs ?
Pourquoi donnerions-nous au semblant plus de poids qu'à la structure ?
Pourquoi souhaiter mieux quand on se contente de rustines parfois mal collées ?
Doit-on planter des étiquettes sur tout ce qui passe ?
Sait-on ce que l'on entend ?
Sait-on ce que l'on respire ?
Sait-on ce que l'on voit ?
Sait-on ce que l'on boit ?
Sait-on ce que l'on accepte ?
Sait-on ce que l'on mange ?
Connait-on ce que l'on sait ?
Sait-on d'où tout cela vient-il ?
Comment résistons-nous ?
Faut-il un souhait pour reporter à plus tard ce qui se passe de lui ?
Faut-il attendre qu'un autre apporte la trame pour chercher un fil ?
Comment cesse-t-on de croiser le fer avec le vent ?
Pourquoi ne pas déconstruire ce qui tremble sur la lise ?
Pourquoi ne pas construire autrement ?
Faut-il un souhait ? Je n'en ai pas, il n'y en a pas qui vaille puisque tout est là sous nos yeux, sous nos pieds, et entre nos mains. Resterait-il seulement à comprendre que la seule façon de se battre contre l'effondrement du monde c'est de le reconstruire, le construire vraiment, autrement, en abandonnant les bases vermoulues à la Nature qui saura, elle seule, quoi en faire.
A bientôt les gens, aux demains, outils en mains.
Marie Hurtrel