Evangile du coït II
Texte intégral :
L'Evangile du coït II, Fernando d'Almeida (809.16 Ko)
A propos de l'évangile du coït II |
La poésie ici ponctuée, dé-voile un vécu où les redites rythment l’être du désir. L’exaltation du sexe marque l’en-aller d’un vécu ritualisant l’ovaire, l’urètre, le clitoris, l’utérus, le pubis, le phallus, le nez, la colonne vertébrale, les reins, les seins, fixant cela qui est la profondeur émue, l’établissement de soi dans une existence verbale confirmant de manière incantatoire, notre relation au délire sexuel, au-dedans du vrai. |
Extraits de L'Evangile du coït II
Aux abords des jardins La Beauté s’allonge éveillée Elle surgit du vagin des mots Quand entre en transe le corps D’une femme blessée de plaisirs (Rires des rivières Que mutilent les seins d’une Ondine La migration du clitoris Annonce Le regard béat Que portent sur toi les choses) Quand s’énamoure ton corps Commence toute sapience Aux contours nets des décombres À la crinière des braises Ton visage émet un ordre Lorsque la nuit caresse Ton omoplate le désir bondit Et relate l’histoire crapuleuse De ton pubis (Au nord de Douala Le parler-femme balise L’encore libidinal noué Dans la connaissance apaisée (À l’heure où parle ta bouche La rivière mime ton corps Parlant Langage de terre et de démence Livrant pugilat Au Rien buccinateur Que saccage tout sens Les béquilles de l’hivernage Aux quilles des codes d’assaut Pourquoi l’ainsi Au ponant des détresses ? Sur le plancher où pépie Le sens disparate de tes seins La forme garde rongées ses ailes Et dans la nuit virginale – vaginale Se constitue la zizanie des désirs Tout se dit par saccades Quand l’utérus surprend Nos doigts laissant affleurer Le Rien tapi dans ton œsophage D’où s’annonce/s’énonce Le retour de ce qui s’ouvre À la profondeur émue Au trop silencieux du désir |
(L’éternelle nuit des baisers Prévoit le désarticulé des mots À la fourche d’une aube Qui te mène au déjà proche Non loin des miroirs sans tain) (La terre révulse le ciel Dès que ton corps scarifié évalue La distance à parcourir entre Le jour et la nuit La lune et le soleil Que nous savons déments À chaque heurt des planètes) C’est l’heure de l’aubade La mer marche sur le siècle Elle prend le chemin des cormorans Et se pose sur ta colonne vertébrale Qui se détache de l’éphémère Aux hanches du signifiant (Le grésillement des pôles Oriente ton nez vers La pâleur des oreilles dont Les hoquets réclament enfin le silence) Aux radeaux des mots Tu es instant de mystère Lorsque ton sexe se mêle À l’écume des songes Qui tombent en flocons Aux portes loufoques des saisons C’est l’heure de l’aubade L’amour roucoule À marée basse des syllabes Du côté nocturne des merveilles Occupée à faire l’amour Pour redonner splendeur à la vie vivante Tu es belle au tranchant des mots Quand la forêt domaniale cède Aux blessures profondes De celle qui nous cèle Dans les nacelles des nuits La nuit s’approche de tes cuisses Que lange tout regard Lorsqu’il fait seulement en toi Tes lèvres réenfantent tant de vertiges Levé à tes reins l’or enfin S’offre à ta Beauté insensée À chaque tumulte des chimères |
Des résidus de mots parfois Roulent jusqu’à toi leurs pavés usés Dans la sparterie des vocables Qui nous viennent de ton ventricule Là où s’emplit de délires L’amour saignant de câlineries L’envers de la mort ravive La féerie de ce qui est Lorsque l’amour survit Aux égoïsmes de véranda Il fait beau À l’intérieur de ton utérus Que repensent les mains nues Quand naissent et meurent Les mots que lape ta Beauté À l’entrée d’un matin Qui s’échappe de tes jambes Que convoite l’énigme des tisons Au long bivouac des désirs Femme brûlant de lisières À chaque thé dansant portant Désir d’accouplement À la fin des journées L’avenir s’enfuit vers ton pubis Qui joue à la marelle avec les mots Nés pour fasciner ton clitoris enclin À régner sur le dôme du monde Quand tes jambes sur l’infini ouvertes Réveillent tout cratère endormi Alangui à tes pieds le jour en état de rut S’immole au feu de ton corps Décrypteur de phrases gonflées d’arêtes Jactant de mots encrés de viscères Ton corps encense le Rien scalpe l’infini Tandis que la nuit en tenue de plénitude Agite tes reins venus des profondeurs De l’orage projetant sous ta croupe Des mots éclatés incandescents Que tisse sous l’averse L’ombre diurne des choses Par ton corps voyage tout désir Quand tes mollets cèdent À la kermesse des caresses @ Fernando d'Almeida |